- Home
- N° 172 (juin 2003)
- LES LICHENS ET LES CHAMPIGNONS LICHÉNICOLES DES AFFLEUREMENTS ROCHEUX CALCAIRES DU BASSIN MOSAN BELGE (suite 1)
View(s): 361 (1 ULiège)
Download(s): 0 (0 ULiège)
LES LICHENS ET LES CHAMPIGNONS LICHÉNICOLES DES AFFLEUREMENTS ROCHEUX CALCAIRES DU BASSIN MOSAN BELGE (suite 1)
ÉTUDE FLORISTIQUE ET IMPORTANCE POUR LA CONSERVATION DU PATRIMOINE NATUREL
1V. DESCRIPTION DES SITES ET DE LEUR INTÉRÊT LICHÉNOLOGIQUE (ET PARFOIS BRYOLOGIQUE)
2Site 1 : Rocher du Bout du Monde
3Commune de Chaudfontaine, Embourg, sur la rive droite de l’Ourthe, ± 110-150 m alt. (Lambert X237,4 Y141,8 ; IFBL F7.53.22). Géologie : Dévonien Supérieur, étage Frasnien. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE33014 – Vallée de l’Ourthe entre Comblain-au-Pont et Angleur. Le site est brièvement décrit par Duvigneaud (1978 : 173-182).
4Affleurement calcaire exposé au sud et sud-ouest, entouré de groupements forestiers et portant quelques petits fragments de pelouses xériques. La colonisation forestière importante est malheureusement encore accentuée par la présence de nombreux plants d’Ailanthus altissima, espèce ligneuse non indigène s’implantant aisément jusque dans les fentes de rochers.
5L’intérêt cryptogamique y est moyen :
6- rochers éclairés à Toninia tumidula, Verrucaria compacta, Lobothallia radiosa, Staurothele caesia, Mycobilimbia lurida, … ;
7- petites pelouses à Agonimia globulifera et Placidium pilosellum ;
8- parois et blocs rocheux ombragés à Acrocordia conoidea, Dermatocarpon miniatum, Porina linearis, Clauzadea monticola, Verrucaria elaeina, … .
9Site 2 : Roche aux Faucons
10Commune de Neupré, Plainevaux, sur la rive gauche de l’Ourthe, ± 170-190 m alt. (Lambert X233,7 Y138,5 ; IFBL F7.52.44). Géologie : Dévonien Supérieur, étage Frasnien. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE33014 – Vallée de l’Ourthe entre Comblain-au-Pont et Angleur. Le site est évoqué par Duvigneaud (1978 : 165-172).
11Affleurement calcaire exposé au sud-sud-est et presque entièrement boisé. Les quelques rochers éclairés sommitaux sont fortement altérés par la fréquentation touristique.
12L’intérêt cryptogamique y est faible :
13- rocher éclairé à Solenopsora candicans, Protoblastenia incrustans, Verrucaria calciseda, Caloplaca aurantia, C. polycarpa, C. flavescens, … ;
14- petites parois abritées des précipitations à Caloplaca cirrochroa, C. xantholyta, Verrucaria macrostoma f. furfuracea, … ;
15- parois et blocs rocheux ombragés à Dermatocarpon miniatum, Thelidium papulare, Verrucaria dolosa, V. elaeina, … .
16Site 3 : Ruines du Château d’Amblève
17Commune de Sprimont, au sud du village de Rouvreux, sur la rive droite de l’Amblève à Martinrive, ± 160-180 m alt. (Lambert X240,7 Y130,7 ; IFBL G7.24.43). Inclus dans le site Natura 2000 n°BE33017 – Basse vallée de l’Amblève.
18Falaise calcaire portant des pelouses chasmophytiques à Festuca pallens. Elle est surmontée de quelques ruines. Une érablière de ravin à Asplenium scolopendrium couvre le versant opposé exposé au nord. La présence de Caloplaca erythrocarpa sur les rochers éclairés de crête, confère au site un intérêt cryptogamique important. Cette espèce calcicole thermophile méditerranéenne-atlantique est devenue en effet très rare en Belgique. Elle a disparu depuis longtemps du district brabançon et n’a plus été signalée que du district mosan (Malaise 1983, Diederich & Sérusiaux 2000). On y trouve également de petites parois abritées des précipitations à Buellia alboatra, Dirina stenhammarii, Lecanora crenulata, Verrucaria macrostoma f. furfuracea, … , ainsi que des rochers ombragés à Acrocordia conoidea, Verrucaria elaeina, … . La majorité de l’affleurement, très escarpé, est peu accessible sans équipement d’alpinisme, ce qui n’a pas permis de réaliser un inventaire exhaustif.
19Site 4 : Les Tartines
20Commune de Comblain-au-Pont, réserve naturelle domaniale, ± 120-180 m alt. (Lambert X236,7 Y130,3 ; IFBL G7.23.43). Géologie : Calcaire Carbonifère (Tournaisien et Viséen). Inclus dans le site Natura 2000 n°BE33026 – Vallée de l’Ourthe entre Hamoir et Comblain-au-Pont.
21Le site est constitué d’une succession de falaises calcaires qui font saillie sur le versant boisé de la rive droite de l’Ourthe. Les falaises sont orientées perpendiculairement au versant de la vallée et comportent une face exposée au sud et un revers tourné vers le nord. Elles portent des groupements à Festuca pallens et Dianthus gratianopolitanus (Diantho gratianopolitani-Festucetum pallentis) (Duvigneaud & Saintenoy-Simon 1997).
22On y distingue :
23- des crêtes rocheuses ornithocoprophiles à Aspicilia calcarea, Caloplaca chalybaea, Lobothallia radiosa, … ;
24- des rochers éclairés à Toninia tumidula, Mycobilimbia lurida, Psorotichia schaereri, Squamarina cartilaginea, Verrucaria compacta, … ;
25- de grandes parois abritées des précipitations à Dirina stenhammarii, Opegrapha mougeotii, Lecanora pruinosa, … ;
26- des rochers ombragés à Acrocordia conoidea, Gyalecta jenensis, Porina linearis, Thelidium papulare, Verrucaria elaeina, V. dolosa, … ;
27- des pelouses xériques avec Peltigera rufescens portant parfois le champignon lichénicole Capronia peltigerae, Diploschistes muscorum, Endocarpon pusillum, Placidium pilosellum, … ; les petits cailloux étant colonisés par Staurothele hymenogonia ;
28- à la base, un tuf calcaire actif avec ses mousses caractéristiques : Eucladium verticillatum, Cratoneuron filicinum, … . Une partie du tuf est asséchée et colonisée par les bryophytes Conocephalum conicum, Pellia endiviifolia, et les lichens Lecania rabenhorstii, Caloplaca flavescens, Dirina stenhammarii et Diploicia canescens ;
29- des « troncs » de lierre accrochés à la base des falaises portant une flore lichénique corticole représentée par Anisomeridium polypori et Opegrapha vermicellifera.
30Le très rare Myxobilimbia lobulata est le lichen le plus intéressant du site. Il a été observé en petite quantité dans les fentes de rochers au sommet d’une falaise.
31Quelques coupes récentes ont été pratiquées au sommet des affleurements, de façon à éliminer les plantations anciennes de résineux. Cependant, ces mesures sont encore insuffisantes. Des coupes forestières plus importantes mériteraient d’être effectuées de façon à permettre l’extension des quelques fragments de pelouses thermophiles sommitales qui ont vraisemblablement souffert d’une recolonisation forestière importante.
32Site 5 : Le Vignoble et le Chession de Comblain-au-Pont
33Commune de Comblain-au-Pont, réserve naturelle Ardenne & Gaume, ± 120-150 m alt. (Lambert X236,3 Y130,3 ; IFBL G7.23.43). Géologie : Calcaire Carbonifère (Tournaisien et Viséen). Inclus dans le site Natura 2000 n°BE33014 – Vallée de l’Ourthe entre Comblain-au-Pont et Angleur.
34Affleurements calcaires situés sur la rive gauche de l’Ourthe, juste en amont de sa confluence avec l’Amblève. Ce sont les falaises, exposées principalement sud-sud-ouest qui ont été prospectées (« Le Vignoble »). Elles sont cependant pour la plupart peu accessibles. La flore et la végétation phanérogamiques du site ont fait l’objet d’une description récente (Saintenoy-Simon & Duvigneaud 1996).
35Notons cependant :
36- sur les rochers ensoleillés : Opegrapha rupestris, Rinodina calcarea, Squamarina cartilaginea, Verrucaria calciseda, V. compacta, … ;
37- dans les petites pelouses : Peltigera rufescens et Placidium pilosellum.
38Quelques beaux fragments de pelouses sèches subsistent au nord du site. Remarquons cependant que ces derniers se sont quelques peu altérés du fait de la proximité des habitations bordant la route de la vallée. Cette constatation avait déjà été faite par Maréchal (1958). Les peuplements de thérophytes cryptogamiques à Microbryum rectum (mousse) présents sur les talus terreux du chemin d’accès au site et longeant ces habitations en sont les premiers menacés.
39Site 6 : Thier des Pourcès
40Commune de Hamoir, au nord du village de Comblain-la-Tour, ± 140-160 m alt. (Lambert X235,2 Y128,0 ; IFBL G7.33.32). Géologie : Dévonien Supérieur, étage Frasnien. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE33026 – Vallée de l’Ourthe entre Hamoir et Comblain-au-Pont.
41Colline calcaire située sur la rive droite de l’Ourthe et allongée d’ouest en est. Des rochers calcaires affleurent à l’extrémité ouest de cette colline. Le flanc sud est occupé principalement par une pelouse calcaire envahie de fourrés d’épineux, tandis que le flanc nord est boisé dans sa grande majorité (Toussaint 1991).
42On peut distinguer :
43- les rochers éclairés riches en espèces : Caloplaca chalybaea, C. dolomiticola, C. marmorata, C. polycarpa, Clauzadea chondrodes, Protoblastenia incrustans, Rinodina calcarea, Verrucaria compacta,… Remarquons aussi Clypeococcum epicrassum, un champignon lichénicole très rare formant des tâches noires circulaires sur Squamarina cartilaginea ;
44- de petites pelouses xériques comprenant Agonimia opuntiella, Cladonia rangiformis, Peltigera rufescens, Toninia sedifolia, … ;
45- les rochers ombragés colonisés principalement par Acrocordia conoidea et Gyalecta jenensis, lorsqu’ils ne sont pas recouverts par des tapis de mousses pleurocarpes.
46Le site présente donc un intérêt cryptogamique élevé et mériterait un classement en réserve naturelle. La gestion visera à maintenir les pelouses xériques et mésophiles du flanc sud, où se manifeste actuellement une colonisation ligneuse importante.
47Site 7 : Logne
48Commune de Ferrières, à 1,2 km à l’ouest de Vieuxville, à 300 m au sud-est de la ferme de Palogne, ± 160-180 m alt. (Lambert X232,8 Y121,3 ; IFBL G7.52.21). Géologie : Dévonien Supérieur, étage Frasnien. Inclus dans le site Natura 2000 BE34002 – Vallée de l’Ourthe entre Bomal et Hamoir.
49Rochers affleurant dans une pelouse calcaire sur le versant droit de la Lembrée. La flore de ces pelouses maigres, sur forte pente à l’exposition sud et montrant une nette tendance vers le Xerobrometum, a été évoquée dans un compte rendu d’excursion (Fraiture 1987).
50On y distingue principalement :
51- des rochers ensoleillés à Anema tumidulum, Clauzadea chondrodes, Collema cristatum, Hymenelia epulotica, Protoblastenia incrustans, Rinodina calcarea, Squamarina cartilaginea, Toninia tumidula, Verrucaria compacta, V. dufourii, … . Le très rare Polyblastia cupularis y a été observé en petite quantité à la base d’une petite paroi éclairée et plus ou moins abritée des précipitations ;
52- des peuplements à cyanolichens aux abords de grosses crevasses, avec Thyrea confusa et Placynthium tremniacum ;
53- des pelouses à Cladonia foliacea, C. rangiformis, C. symphycarpa, Peltigera rufescens, Placidium pilosellum, ... .
54Ce site, remarquable pour la vallée de l’Ourthe, mériterait un classement en réserve naturelle.
55Site 8 : Rocher de la Marquise
56Commune de Wanze, au sud-est du village de Huccorgne, sur le versant gauche de la Mehaigne, ± 130-150 m alt. (Lambert X207,4 Y139,4 ; IFBL F6.54.32). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Site classé, mais non inclus dans un site Natura 2000.
57Grand affleurement calcaire exposé au sud, entouré de groupements forestiers et surmonté de petites pelouses xériques.
58On y distingue :
59-des rochers éclairés à Caloplaca polycarpa, Clauzadea chondrodes, Collema cristatum, Rinodina calcarea, Solenopsora candicans, Squamarina cartilaginea, Toninia tumidula, Verrucaria calciseda, V. compacta, … ;
60- des pelouses à Cladonia rangiformis, Peltigera rufescens, Placidium pilosellum, Toninia sedifolia et, surtout, le rare Psora decipiens ;
61- une grande paroi abritée des précipitations en sous-bois à Buellia alboatra, Dirina stenhammarii, Caloplaca cirrochroa, Lecanora pruinosa, … .
62Une mousse annuelle très rare, Funaria pulchella, y a été découverte. Elle est abondante dans les cavités terreuses à la base des rochers affleurant dans les pelouses xériques de crêtes.
63Site 9 : Ruines du Château de Moha
64Commune de Wanze, au nord de Moha, sur la rive droite de la Mehaigne, ± 120 m alt. (Lambert X207,5 Y138,3 ; IFBL F6.54.34). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Site classé, mais non inclus dans un site Natura 2000.
65Parois et rochers calcaires éclairés et ombragés, de taille modeste, situés sur la colline portant les ruines du château. La flore phanérogamique, comprenant notamment Geranium lucidum et Medicago minima, a déjà fait l’objet d’une note (Saintenoy-Simon 1986).
66L’intérêt lichénique y est assez faible :
67- rochers éclairés à Aspicilia calcarea, Caloplaca aurantia, C. flavescens, Lobothallia radiosa, Rinodina calcarea et Staurothele caesia ;
68- paroi abritée des précipitations à Caloplaca cirrochroa ;
69- petites parois ombragées à Opegrapha mougeotii, Caloplaca chrysodeta, …
70Caloplaca decipiens et C. citrina, présents en abondance sur les parois en bord de route, y traduisent une certaine rudéralisation. Remarquons la présence remarquable pour ce site des mousses Funaria pulchella et Pterygoneurum ovatum.
71Site 10 : Solières
72Commune de Huy, au sud-est de Bas-Oha, sur la rive droite de la Meuse, affleurement rocheux à l’entrée du vallon de Solières, ± 110-120 m alt. (Lambert X208,5 Y134,5 ; IFBL G6.14.43). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE33010 – Vallée de la Meuse à Huy et vallon de la Solières.
73Eperon rocheux bordé de groupements forestiers avec une abondance de Buxus sempervirens en sous-bois.
74L’intérêt cryptogamique y est moyen :
75- rochers éclairés ornithocoprophiles à Aspicilia calcarea, Lecanora muralis, Lobothallia radiosa, … ;
76- parois et blocs rocheux ombragés à Acrocordia conoidea, Bagliettoa parmigerella, Collema auriforme, Gyalecta jenensis, Opegrapha mougeotii, Porina linearis, Thelidium papulare, … ;
77- petites pelouses sur rochers à Bacidia bagliettoana et Cladonia rangiformis.
78Site 11 : Le Thier de la Croix
79Commune de Modave, entre Modave et Terwagne, à 700 m au sud de la ferme de Linchet, réserve naturelle domaniale sur la rive droite du ruisseau de Bonne, 210-230 m alt. (Lambert X217,7 Y126,5 ; IFBL G6.36.44). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE33011 – Vallées du Hoyoux et du Triffoy.
80Affleurement rocheux partiellement embroussaillé et surmonté d’une pelouse calcaire mésophile.
81L’intérêt cryptogamique y est important :
82- rocher éclairé avec Caloplaca chalybaea, C. coronata, C. granulosa, C. polycarpa, Chromatochlamys muscorum, Collema cristatum, Protoblastenia incrustans, Rinodina bischoffii, R. dubyana, Squamarina cartilaginea, Verrucaria compacta, V. dufourii, … ;
83- petites parois abritées des précipitations à Caloplaca cirrochroa ;
84- parois rocheuses ombragées à Acrocordia conoidea, Catillaria minuta, Lecania cuprea, Opegrapha mougeotii, … ;
85- pelouses sur rocher à Bacidia bagliettoana, Cladonia furcata, C. rangiformis, Endocarpon pusillum, Peltigera rufescens, Placidium pilosellum, Toninia sedifolia, … .
86Des opérations de débroussaillage très récentes ont permis de dégager le milieu, tout bénéfice pour la flore thermophile qui s’y trouve. Dans la pelouse calcaire sommitale, elles ont décapé accidentellement le sol, ce qui a permis l’installation de groupements de thérophytes cryptogamiques avec la mousse Entosthodon fascicularis.
87Site 12 : Rochers de Samson
88Commune d’Andenne, sur la rive droite de la Meuse juste en aval de sa rencontre avec le Samson, réserve naturelle domaniale, ± 140-150 m alt. (Lambert X194.6 Y128.6; IFBL G6.31.13). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE35005 – Bassin du Samson.
89Grande paroi calcaire verticale exposée au nord, de plus de 800 m de long. Elle est entrecoupée çà et là de crevasses boisées. La végétation phanérogamique a déjà fait l’objet d’une description (Saintenoy-Simon 1991). Une érablière de ravin maintient un climat stable et frais à la base de l’affleurement. Elle y est responsable de la présence de peuplements lichéniques à Strigula calcarea et Opegrapha mougeotii. De gros « troncs » de lierre appliqués sur la paroi sont colonisés par Opegrapha vermicellifera. La crête rocheuse, presque entièrement boisée, mériterait d’être dégagée partiellement pour y étendre les quelques lambeaux de pelouses calcaires subsistants.
90Site 13 : Champalle
91Commune d’Yvoir, au sud du village d’Yvoir, réserve naturelle domaniale, 110-180 m alt. (Lambert X186,6 Y111,7 ; IFBL H5.27.31). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE35012 – Vallée de la Meuse de Dinant à Yvoir.
92Très grand affleurement rocheux exposé au sud-ouest et au sud et situé sur le versant droit de la Meuse (Fig. 8). La flore et la végétation phanérogamiques ont fait l’objet d’une description récente par Saintenoy-Simon & Duvigneaud (2001). Rappelons que le site constitue la seule localité belge de Draba aizoides, un orophyte médio-européen qui pourrait donc être une relique glaciaire.
93Son intérêt cryptogamique est très important :
94- rochers éclairés à Caloplaca chalybaea, C. dolomiticola, C. marmorata, C. polycarpa, Chromatochlamys muscorum, Clauzadea chondrodes, Collema cristatum, Lecanora agardhiana, Placolecis opaca, Psora testacea, Squamarina cartilaginea, Toninia tumidula, Verrucaria aspiciliicola, V. fuscula, V. marmorea, … ;
95- paroi à cyanolichens avec Anema tumidulum, Placynthium hungaricum, P. tremniacum, Psorotichia schaereri, Thyrea confusa, … ;
96- pelouses sur rochers à Agonimia opuntiella, Bacidia bagliettoana, Cladonia convoluta, C. foliacea, C. furcata ssp. subrangiformis, C. rangiformis, C. symphycarpa, Endocarpon pusillum, Peltigera rufescens, Placidium pilosellum, Toninia sedifolia, … ; les petits cailloux étant colonisés entre autres par Staurothele hymenogonia ;
97- base de falaise ombragée et fraîche avec Diploicia canescens, Porina linearis, Lecania cuprea et le rare Strigula calcarea ;
98- paroi abritée des précipitations à Dirina stenhammarii, Lecanora crenulata, L. pruinosa, … ;
99- gros « troncs » de lierre appliqués sur les parois rocheuses et colonisés par Opegrapha vermicellifera.
100Site 14 : Montagne de Sosoye
101Commune d’Anhée, au nord du village de Sosoye, réserve naturelle domaniale sur le versant gauche de la Molignée, ± 180-200 m alt. (Lambert X179,4 Y109,6 ; IFBL H5.35.12). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE35011 – Vallée de la Molignée.
102Affleurements rocheux dans une vaste pelouse calcaire exposée au sud et dans un sous-bois frais exposé au nord. La flore et la végétation phanérogamiques remarquables de ce site ont fait l’objet d’une description par Smoos (1984).
103L’intérêt cryptogamique du site est exceptionnel :
104- rochers éclairés à Acarospora macrospora, Chromatochlamys muscorum, Leptogium diffractum, Myxobilimbia lobulata, Placocarpus schaereri, Placolecis opaca, Toninia aromatica, T. candida, Verrucaria aspiciliicola, V. lecideoides, V. dufourii, … ;
105- pelouses xériques à Agonimia opuntiella, Bacidia bagliettoana, Cladonia foliacea, C. furcata ssp. subrangiformis, Endocarpon pusillum, Fulgensia fulgens, Psora decipiens, … ;
106- cavités terreuses d’un affleurement exposé au nord-ouest à Solorina saccata ;
107- groupements de cyanolichens à Anema decipiens, Thyrea confusa, Placynthium hungaricum, … ;
108- paroi rocheuse ombragée dans une érablière de ravin exposée au nord avec Peltigera horizontalis (fertile !).
109C’est surtout la présence de peuplements ornithocoprophiles à Placocarpus schaereri (Fig. 9), lichen découvert en 1962 par J. Lambinon, qui est particulièrement remarquable. Le site constitue encore actuellement la seule localité belge de cette espèce. Celle-ci est présente sur une petite dizaine de rochers situés sur la crête dans la pelouse calcaire. La flore bryologique y est également remarquable (Ertz 2001).
110Site 15 : Montaigle
111Commune d’Anhée, à 500 m au nord-est du village de Foy, à 300 m au nord des ruines du Château du Montaigle, Bois de la Saute, sur le versant droit de la Molignée, juste en aval du confluent Molignée-Le Flavion, 140-170 m alt. (Lambert X181,9 Y109,5 ; IFBL H5.35.22). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE35011 – Vallée de la Molignée.
112Grand affleurement rocheux calcaire, exposé au sud-ouest, en grande partie éclairé, mais entouré par des groupements forestiers (fig. 10). Il est soumis à des écoulements d’eau périodiques sur de grandes surfaces et porte quelques petites pelouses xériques, surtout à son sommet. Le plateau est occupé par de vastes taillis et taillis sous futaie (chênaie-charmaie) avec une abondante floraison de Narcissus pseudonarcissus au printemps. Les versants sont couverts par une érablière de ravin à Asplenium scolopendrium. La Molignée est bordée à ce niveau par une galerie d’Alnus glutinosa, tandis que la rive gauche est occupée par une peupleraie d’âge moyen avec Helleborus viridis subsp. occidentalis, Anemone ranunculoides,… en sous-bois.
113Le site présente un grand intérêt cryptogamique :
114- rochers éclairés à Placolecis opaca, Verrucaria aspiciliicola, V. lecideoides, V. marmorea, Psora testacea, Toninia candida, … ;
115- petites pelouses xériques à Fulgensia fulgens, Psora decipiens, Agonimia opuntiella, Endocarpon pusillum, Cladonia furcata ssp. subrangiformis, Bacidia bagliettoana, … ;
116- groupements à cyanolichens avec Anema decipiens, A. tumidulum, Placynthium tremniacum, P. hungaricum, Thyrea confusa, … .
117Il mérite de ce fait d’être classé en réserve naturelle. Les mesures de gestion devraient consister en coupes forestières destinées à étendre les pelouses sèches sur la crête et à maintenir un éclairement suffisant aux groupements à cyanolichens à la base de l’affleurement. Du fait de sa proximité avec la réserve naturelle de Ranzinelle, les rochers éclairés de crête pourraient être colonisés par Placocarpus schaereri si ces mesures de gestion y étaient instaurées. Par ailleurs, la peupleraie riveraine faisant face à l’affleurement rocheux devrait être abattue progressivement de façon à laisser se réinstaller naturellement les feuillus indigènes.
118Site 16 : Devant-Bouvignes
119Commune de Dinant, Bouvignes, réserve naturelle RNOB sur la rive droite de la Meuse, 140-180 m alt. (Lambert X187,8 Y107,3 ; IFBL H5.37.41). Géologie : Calcaire Carbonifère, principalement étage Viséen.
120Fig. 8. – L'affleurement rocheux de Champalle sur la rive droite de la Meuse à Yvoir (D. Ertz, 2002).
Fig. 9. – Placocarpus schaereri est présent sur les rochers ornithocoprophiles de la Montagne à Sosoye, sa seule localité belge (D. Ertz, 2001).
121Fig. 10. – L'affleurement rocheux du site de Montaigle dans la vallée de la Molignée est entouré par divers groupements forestiers (D. Ertz, 2001).
Fig. 11. – Collema polycarpon est présent sur les rochers ensoleillés du Xerobromion de Devant-Bouvignes (D. Ertz, 1999).
122Inclus dans le site Natura 2000 n°BE35012 – Vallée de la Meuse de Dinant à Yvoir.
123Vastes groupements du Xerobromion et du Mesobromion et affleurements rocheux éclairés ou ombragés en forêt, sur le versant droit de la Meuse exposé principalement au sud-ouest et au sud.
124L’intérêt cryptogamique y est remarquable :
125- rochers éclairés à Acarospora macrospora, Caloplaca inconnexa, C. polycarpa, Chromatochlamys muscorum, Collema polycarpon (Fig. 11), Psora testacea, Toninia aromatica, T. candida, T. tumidula, Verrucaria aspiciliicola, V. compacta, V. foveolata, V. fuscula, V. marmorea, … . Parmi les bryophytes, présence de Grimmia orbicularis, G. tergestina, G. trichophylla, … ;
126- pelouses sur rochers à Cetraria aculeata, Cladonia convoluta, C. furcata ssp. subrangiformis, C. symphycarpa, Endocarpon pusillum, Fulgensia fulgens, Peltigera rufescens, Psora decipiens, ... . Parmi les bryophytes, la présence d’un peuplement de Riccia ciliifera dans une pelouse xérique est tout à fait exceptionnelle ; le site constitue la seule localité belge de cette hépatique (Ertz 2000) ;
127- parois soumises à des écoulements d’eau périodiques à Anema tumidulum, Placynthium hungaricum, P. subradiatum, P. tremniacum, Psorotichia schaereri, Thyrea confusa, … ;
128- rochers ombragés à Acrocordia conoidea, Gyalecta jenensis, Lecania cuprea, Verrucaria dolosa, V. elaeina, … .
129Signalons aussi la présence intéressante dans les fourrés d’épineux de la mousse Rhodobryum roseum.
130Des défrichements importants suivis d’une gestion par pâturage ovin ont été réalisés ces dernières années pour maintenir et étendre les pelouses thermophiles.
131Site 17 : Les Fonds de Leffe
132Commune de Dinant, au nord-est de Dinant, vallon du ruisseau de Leffe ; une partie du site est en réserve naturelle domaniale, 140-180 m alt. (Lambert X190,1 Y107,3 ; IFBL H5.38.31). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Viséen. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE35012 – Vallée de la Meuse de Dinant à Yvoir.
133La végétation du versant exposé au sud, avec de vastes groupements du Xerobromion (Fig. 12), s’oppose à celle du versant exposé au nord couvert par des groupements forestiers comprenant une érablière à Tilia platyphyllos et Asplenium scolopendrium ainsi qu’une chênaie-charmaie à Primula veris (Vanden Berghen 1963).
134L’intérêt lichénique du site est exceptionnel :
135- rochers éclairés à Caloplaca dolomiticola, C. inconnexa, C. marmorata, Clauzadea chondrodes, Collema polycarpon, Hymenelia epulotica, Placolecis opaca, Squamarina cartilaginea, Staurothele caesia, Toninia aromatica, T. tumidula, Verrucaria aspiciliicola, V. dufourii, V. fuscula, … ;
136- parois soumises à des écoulements d’eau périodiques, avec des peuplements à cyanolichens avec Anema tumidulum, Leptogium massiliense, Thyrea confusa, …, ainsi qu’un peuplement à Mycobilimbia lurida et Toninia candida ;
137- pelouses sur rocher à Agonimia opuntiella, Bacidia bagliettoana, Cladonia convoluta, C. furcata ssp. subrangiformis, Endocarpon pusillum, Fulgensia fulgens, Lempholemma chalazanum, Peltigera rufescens, Placidium pilosellum, Psora decipiens, Toninia sedifolia, …, avec des petits cailloux colonisés par Staurothele hymenogonia ;
138- rochers ombragés à Catillaria minuta, Gyalecta jenensis, Lecania cuprea, Porina linearis, Thelidium papulare, … .
139Le site constituait la seule localité belge de Squamarina gypsacea, mais cette espèce n’a pu être retrouvée à l’endroit même où elle fut observée. Signalons aussi la présence de deux beaux tufs calcaires dont une description a fait l’objet d’une note (Duvigneaud & Saintenoy-Simon 1991).
140Parmi les bryophytes, citons les rares Funaria pulchella et Reboulia hemisphaerica, associés aux cavités terreuses des rochers ; Microbryum rectum lié aux pelouses relevant du Mesobromion ; Seligeria donniana et Rhynchostegiella teneriffae, observés sur les rochers ombragés et humides près d’un tuf calcaire ; Cololejeunea rossettiana sur les rochers ombragés en sous-bois ; Grimmia tergestina, G. orbicularis et Syntrichia intermedia var. calva sur les rochers éclairés.
141Site 18 : Les Pauquis
142Commune de Hastière, nord-est de Waulsort, réserve naturelle RNOB sur la rive gauche de la Meuse, ± 180 m alt. (Lambert X186,3 Y100,9 ; IFBL H5.57.13). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Tournaisien. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE35020 – Vallée de la Meuse d’Hastière à Dinant.
143Affleurement rocheux faisant saillie dans les groupements forestiers du versant gauche de la Meuse. Au pied des falaises, règne un environnement frais conditionnant la présence d’une érablière de ravin ; celle-ci est relativement altérée par le passage de la ligne de chemin de fer reliant Dinant à Givet. Les versants sont occupés par une chênaie calcicole à Buxus sempervirens. Quelques petites pelouses thermophiles comprenant notamment des genévriers (Juniperus communis) subsistent sur le sommet des affleurements rocheux. Une particularité du site est la présence de petits bancs de cherts, une roche siliceuse, au sein de l’affleurement calcaire.
144On peut distinguer :
145- une flore silicicole sur chert éclairé, comprenant Rhizocarpon geographicum, Neofuscelia loxodes, Buellia badia et Diploschistes scruposus (espèces non reprises dans le tableau 4 puisque liées aux rochers siliceux), qui côtoie ainsi une flore calcicole de rochers éclairés;
146- des rochers calcaires éclairés avec Acarospora macrospora, Caloplaca chalybaea, C. coronata, C. flavovirescens, C. inconnexa, Clauzadea chondrodes, Rinodina calcarea, Solenopsora candicans, … ;
147- de petites pelouses sur rochers avec Agonimia opuntiella, Bacidia bagliettoana, Cladonia rangiformis, C. symphycarpa, Peltigera rufescens, … ;
148- la base des falaises ombragées en sous-bois avec Strigula calcarea, Porina linearis, … ;
149- des gros « troncs » de Hedera helix accrochés à la base des falaises portant une flore lichénique corticole comprenant Bacidina phacodes, Opegrapha varia, O. vermicellifera, Schismatomma decolorans et même Diploicia canescens (espèces corticoles non reprises dans le tableau 4).
150Site 19 : Château-Thierry
151Commune de Dinant, au nord-ouest du centre de Falmignoul, réserve naturelle domaniale sur la rive droite de la Meuse juste au nord du vallon du Chestia, ± 180 m alt. (Lambert X185,8 Y099,8 ; IFBL H5.56.42). Géologie : Calcaire Carbonifère, étage Tournaisien. Inclus dans le site Natura 2000 n°BE35020 – Vallée de la Meuse d’Hastière à Dinant.
152Le site est constitué d’une succession de falaises calcaires qui font saillie sur le versant boisé de la rive droite de la Meuse (Fig. 4). Les falaises sont orientées perpendiculairement au versant de la vallée et comportent une face exposée au sud et un revers tourné vers le nord. Elles portent des pelouses chasmophytiques à Festuca pallens et Biscutella laevigata ssp. varia. Le site est bien connu des phanérogamistes pour la présence d’une des deux localités belges de Saxifraga hypnoides. Au pied des falaises règne un environnement frais conditionnant la présence d’une érablière de ravin. De petites pelouses calcaires subsistent au sommet des affleurements.
153L’intérêt lichénique du site est très important :
154- des rochers éclairés à Acarospora macrospora, Squamarina cartilaginea, Toninia tumidula, … ;
155- de petites pelouses au sommet des affleurements rocheux à Cladonia foliacea, C. rangiformis, Fulgensia fulgens (très peu abondant), … ;
156- des rochers fortement ornithocoprophiles situés au sommet des falaises et colonisés par Aspicilia calcarea, Caloplaca aurantia, C. coronata, Lobothallia radiosa, Xanthoria parietina, … ;
157- des cavités terreuses à Solorina saccata sur la face nord et non boisée d’une falaise ;
158- des parois et blocs rocheux ombragés et frais avec Acrocordia conoidea, Dermatocarpon miniatum, Collema auriforme, Diploicia canescens, Leptogium lichenoides, le rare Strigula calcarea et surtout le très rare Petractis hypoleuca ;
159- des parois abritées des précipitations avec Caloplaca cirrochroa, Dirina stenhammarii, Lecanora pruinosa, … .
160Parmi les bryophytes, remarquons à la base ombragée des falaises les mousses Anomodon longifolius, Fissidens gracilifolius et l’hépatique Cololejeunea rossettiana (très abondant), et dans les fourrés d’épineux au sommet des affleurements, la mousse Rhodobryum roseum.