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Luc Pussemier

Applications des nanotechnologies et méthodes de détection des nanoparticules dans la chaîne alimentaire
Communication présentée au Colloque « Les nanomatériaux » organisé par la Société Royale des Sciences de Liège avec l’aide de l’Université de Liège et du Département du développement technologique du SP Wallonie

(Volume 82 - Année 2013)
Article
Open Access

Résumé

Les applications des nanotechnologies dans le domaine alimentaire restent, à l’heure actuelle, relativement modestes pour peu que l’on s’intéresse aux utilisations volontaires d’ingrédients manufacturés à l’état nanoparticulaire entrant directement dans la composition des aliments. Ce sont surtout les compléments alimentaires qui sont concernés car certains procédés de nanoencapsulation permettent une meilleure utilisation ou acceptation de divers micronutriments tels que vitamines, minéraux et acides gras polyinsaturés. Certains additifs technologiques peuvent également contenir des particules nanométriques mais souvent de façon indirecte ou non volontaire car il s’agit de matériaux non conçus pour leurs propriétés nanométriques mais contenant de facto une fraction de composants présents à l’état nanoparticulaire. En revanche, de nombreux matériaux nanométriques interviennent de façon indirecte dans le domaine agro-alimentaire. Il s’agit de composés permettant de décontaminer ou désinfecter l’environnement de production que ce soit tout en amont de la chaîne alimentaire (nombreuses applications pour la dépollution des sols et de l’eau) ou tout en aval (utilisation de revêtements contenant des nanoparticules d’argent et emballages améliorés ou intelligents). Enfin, le domaine agro-alimentaire connaît indirectement de nombreuses applications nanotechnologiques du fait que, par essence, de nombreuses manipulations ou produits sont basées sur la maîtrise de procédés intervenant à l’échelle nanométrique (émulsions inverses et nanofiltration, par exemple).

Les méthodes de détection de nanoparticules dans la chaîne alimentaire sont quant à elles dans un stade de développement très récent. Les techniques de prédilection pour la détection des nanoparticules telles que la microscopie électronique de transmission (TEM) ou microscopie électronique à balayage (SEM) demeurent incontournables pour s’assurer que l’analyte mesuré est bien à l’état nanoparticulaire mais la quantification est rendue difficile dès que l’on est confronté à une matrice aussi complexe que les denrées alimentaires. Les techniques de Dynamic Light Scattering (DLS) et de Field Flow Fractionation (FFF) permettent une détermination de la taille des nanoparticules mais doivent être couplées à d’autres techniques telles que l’Inductively Coupled Plasma Mass Spectrometry (ICPMS) pour réaliser une quantification. Depuis peu la Single Particle Inductively Coupled Plasma Mass Spectrometry (SP-ICPMS) est à l’étude pour application à la détection de nanoparticules dans des matrices alimentaires notamment dans le cadre du projet RT NANORISK financé par le SPF Santé Publique.

Pour citer cet article

Luc Pussemier, «Applications des nanotechnologies et méthodes de détection des nanoparticules dans la chaîne alimentaire», Bulletin de la Société Royale des Sciences de Liège [En ligne], Volume 82 - Année 2013, 149 - 165 URL : https://popups.uliege.be/0037-9565/index.php?id=4135.